Suivez le guide…
Janvier 2022. Depuis plusieurs jours me vient en tête de façon récurrente une forte envie de peindre à l’aquarelle… J’avais été éblouie il y a plusieurs années, lors d’une visite dans une foire aux végétaux, en découvrant les œuvres très épurées d’une aquarelliste naturaliste qui était présente ce jour-là. Y figuraient des oiseaux, des arbres et des fleurs de toutes sortes dans des mises en scène très poétiques et pures mais très représentatives de notre belle faune et flore locales. Cette dame avait un talent fou et j’aurais beaucoup donné pour n’en n’avoir, ne fut-ce qu’une petite part. C’était vraiment la première fois qu’une telle réflexion m’effleurait l’esprit car jusqu’alors je ne comprenais rien à l’art, n’y portant quasiment aucun intérêt, persuadée n’avoir aucune disposition en matière de dessin et encore moins de peinture.
Néanmoins, les aquarelles de cette artiste avaient marqué mon esprit de façon si positive et significative qu’il m’arrivait souvent d’y repenser. Particulièrement lorsque j’observais mon environnement très bucolique, rempli d’animaux, d’arbres et de champs à perte de vue. La nature et ses merveilles me fascinent depuis toujours et je passe beaucoup de temps en étroite connexion avec mes animaux.
En ce mois de janvier 2022 donc, je me décide un matin à passer à l’action afin d’aller acheter mon matériel d’aquarelliste débutante dans un magasin spécialisé en beaux-arts. J’avais beaucoup d’enthousiasme et une joie presque puérile à me lancer dans ce nouveau monde inconnu, celui des couleurs et de l’art. Même si je doutais un peu et me disais que ce serait certainement un beau feu de paille qui ne durerait peut-être que le temps d’une saison.
Malgré tout et comme je suis assez perfectionniste, j’avais besoin de nourrir mes questionnements concernant le matériel, les couleurs, les pinceaux et leurs fonctions. J’ai lu pas mal de livres pour comprendre les différentes techniques et la théorie des couleurs, dont j’ignorais tout et qui est essentielle pour trouver aisément la teinte exacte dont on a besoin, en pratiquant de subtils mélanges. Avec l’aquarelle, on travaille rapidement car le papier absorbe l’eau et les pigments, et l’ensemble sèche assez vite. Le droit à l’erreur est donc relativement réduit. Les couleurs s’imaginent et s’élaborent à l’avance afin de ne pas perdre de temps à chercher la bonne teinte en pleine réalisation. C’est assez difficile, surtout quand on débute.
Me voilà donc lancée avec tout mon enthousiasme et ma soif d’apprendre et de progresser rapidement dans cette nouvelle aventure artistique. Les jours passent et se ressemblent et… je peins, avec régularité et surtout beaucoup de joie. Je trouve la paix à pratiquer et je commence à mesurer combien ça peut m’aider à canaliser mon anxiété. On parle d’arthérapie, je comprends mieux aujourd’hui pourquoi. Je peins des fleurs, mais aussi des oiseaux. J’éprouve le besoin de représenter des hérons, dans un décor aquatique. De plus en plus, au fil des semaines je me sens très attirée par la peinture asiatique. Les traits épurés à l’encre de chine, les atmosphères zen des jardins japonais, le cerisiers en fleurs,, les bambous, les érables aux couleurs chatoyantes, les bassins remplis de koïs, …
Trois aquarelles réalisées au mois de Mai 2022
Au fil des mois, ce qui au départ aurait dû n’être qu’un passe-temps ou une distraction de courte durée, s’avère devenir une véritable obsession. J’y pensais la nuit, mes rêves semblaient n’avoir que l’aquarelle comme thème et je me levais le matin avec des projets de tableaux plein la tête. N’ayant qu’une seule envie : trouver du temps dans ma journée pour apprendre toujours plus et travailler à mettre en œuvre ces insistantes suggestions nocturnes.
Au mois de Mai 2022, au réveil, j’ai une vision, un flash. Ce n’est pas un rêve cette fois, mais bien mon écran intérieur qui se révèle et me montre très clairement un personnage asiatique chauve d’une autre époque, torse nu et bedonnant, assis en tailleur, un pagne noué autour de la taille. Il me regardait avec beaucoup d’intensité et une grande bienveillance. Puis on m’a montré un pinceau, un grand pinceau à la pointe effilée comme ceux utilisés pour la calligraphie chinoise.
J’étais très surprise et en même temps j’ai tout compris en une seconde. Ce personnage énigmatique était un guide-peintre de l’au-delà qui m’incitait à peindre dans son style zen et épuré. Ce style particulier qui m’attirait depuis plusieurs semaines déjà.
Je n’avais donc qu’à suivre le guide et à me laisser inspirer par lui…et je dois dire que le deal me convenait parfaitement. Quelle joie, quelle révélation ce jour-là ! Depuis ce moment, je mesure ma chance d’avoir été choisie par cet illustre personnage. Et j’espère être à la hauteur de ses attentes car mon niveau en matière d’art pictural était réellement proche de zéro lorsque j’ai commencé. Même si tous les jours j’apprends et je progresse à mon rythme. Pour moi, l’important n’est pas le but mais le chemin. Peindre me rend heureuse et m’amène une paix et une sérénité que je n’aurais jamais pu soupçonner.
À l’heure où j’écris ces lignes, soit un an après avant commencé la peinture, j’ai toujours la même exaltation. Je dirais même que c’est devenu une de mes raisons de vivre, une vraie passion en tout cas. J’ai étoffé un peu mes sujets et je peins des oiseaux, des animaux que j’aime et qui font partie de ma vie et des végétaux… des sujets simples de la nature.
Aujourd’hui, Je travaille régulièrement avec un peintre animalier de renom qui, comme par hasard, habite très près de chez moi et dont j’ignorais tout jusqu’à ce que je le rencontre après une série de synchronicités réellement hallucinantes. Il est ravi de m’apprendre et de transmettre ses techniques et son savoir. C’est évidemment une chance inespérée pour moi de le regarder travailler et la magie opérer de ses mains d’artiste plus qu’accompli.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là…
16 Janvier 2023. Étienne Drapeau m’appelle comme il le fait très régulièrement et nous échangeons amicalement quelques idées concernant la Revue. Il me propose de rédiger mon témoignage concernant mes aquarelles. Nous discutons du sujet et lorsqu’il se souvient tout d’un coup qu’il a derrière son bureau une peinture d’un style asiatique, représentant deux oiseaux sur une branche.
Cette œuvre est signée d’une certaine MOUKY. Une artiste me dit-il à propos de laquelle il avait déjà rédigé un article pour la revue des années auparavant (RAD n°…). Il se trouve qu’une fois de plus, la nuit précédente, j’avais été inondée d’images représentant des scènes d’oiseaux sur leurs branches. Cette après-midi-là, avant son appel, j’avais d’ailleurs réalisé trois petits tableaux sur ce thème bien précis.
Le fait qu’Étienne se souvienne soudainement de la peinture derrière son bureau, dont il avait lui-même presque oublié la présence, nous a interloqué tous les deux. Encore une très étrange coïncidence de plus. Nous clôturons notre conversation et immédiatement après, je recherche cette fameuse MOUKY sur internet. Et je me rends compte qu’il s’agit d’une artiste née à Marseille en 1943, qui a elle-même été fortement inspirée par un moine Bouddhiste, peintre chinois du 13ème siècle : un certain Muqi Fachang (1210-1269) dont elle s’est appropriée le pseudonyme en transformant l’orthographe.
Je tombe alors des nues en découvrant les œuvres de ce moine : des oiseaux, dont des grues japonaises qui ressemblent étrangement à mes hérons, des paysages épurés, des bambous, des arbres, des cailloux, …
Le voilà mon instructeur de l’au-delà, ce moine bouddhiste qui était apparu dans mon troisième œil ce fameux matin de mai. Et il s’est fait connaître de la façon la plus efficace qui soit, en passant par notre célèbre rédacteur en chef Étienne Drapeau. Un coup de maître vraiment !
Je suis sidérée en constatant une fois de plus, la parfaite orchestration de tout ce déroulé d’évènements successifs qui m’ont amené à découvrir l’identité de mon guide artiste. C’est ça qui est absolument magique. Comment font-ils de l’autre côté du voile, pour que tout soit si parfait ? Pour que nous rencontrions au bon moment les bonnes personnes qui vont nous aiguiller sur le bon chemin ? Mystère… Nous n’en saurons pas plus.
Mais il est tout de même assez troublant de se rendre compte à quel point nous pouvons être influencés par nos inspirateurs de l’au-delà. En l’occurrence lorsque je peins ma main est comme guidée. Je dirais qu’elle est le prolongement de ce qui se passe dans ma tête. J’entre dans une transe médiumnique légère qui me permet de laisser faire mon pinceau. À cet instant, j’ignore ce qui se passe autour de moi étant entièrement focalisée sur ce que je suis en train de peindre. Les idées, les suggestions de mises en scène d’une œuvre me sont souvent données par avance, pendant la nuit particulièrement. Je n’ai alors qu’une envie, c’est d’aller mettre en forme ces inspirations, ces images que j’ai reçues. Et c’est absolument jubilatoire.
Aujourd’hui, je continue à évoluer, à apprendre et à me laisser guider par mon ami Muqi qui m’honore chaque jour de ses conseils et de son attention. Grâce à lui, j’éprouve une joie sans pareille à créer et à me réaliser dans un domaine qui m’était tout à fait étranger il y a à peine un an.
Gratitude pour ces instants de félicité…merci Muqi !